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Les loisirs dont bénéficient au
jourd’hui
l’ouvrier et l’employé
vous enrichiront plus sûrement
que vos camarades, vous qui possé
dez
la foi et qui êtes, moins que
beaucoup d’autres, attirés par les
divertissements médiocres ou bas.
La vie sacramentelle, la liturgie
ont fait de vous des familiers de la
beauté. Et de même qu’un Huys
mans
l’art à l’amour de Dieu, il ne vous
est pas interdit de suivre la route
inverse, et sans quitter Dieu, et, en
considérant toute chose dans sa lu
mière,
de partir de Lui pour at
teindre
à la compréhension du
chef-d’œuvre humain.
Les lettres, la poésie, la musi
que,
c’est la vraie richesse. Le
plus modeste d’entre vous que Mo
zart
joie et à leur douleur est infini
ment
plus riche que ces riches
dont les plaisirs font pitié. On
s’étonne de l’incroyable désintéres
sement
des universitaires, des pro
fesseurs ;
si leurs revendications
manquent d’âpreté, c’est que
beaucoup oublient de se plaindre,
étant comblés de cette nourriture
qui n’est pas le pain et dont
l’homme a besoin pour ne pas
mourirJe suis le pain vivant, descendu du ciel. Qui mangera ce pain vivra à jamais
(
Mais cette initiation exige un
effort. Il existe pour nous tous
une tentation de la facilité. L’être
toujours celui qui s’est livré le
plus aisément. De même, il faut
vouloir posséder ce monde qu’est
l’art, pour le conquérir, pour
l’étreindre.
Et sans doute, votre foi chré
tienne
vous fait vivre dans l’inti
mité
de la splendeur divine. Mais
nous savons, hélas, jusqu’où de
saints prêtres peuvent pousser la
passion de la laideur et la recher
che
de l’horrible. Les lieux de pè
lerinages
modernes témoignent de
ce que l’argent accomplit de hi
deux
entre des mains innocentes.
Il vous faut donc chercher le
beau, pour le découvrir.
Que vous soyez attiré par la
pensée pure, ou par la poésie, ou
par la musique, ou par les arts
plastiques, si vous suivez une
seule de ces routes, vous compren
drez
pourquoi Gœthe
poésie est délivranceLa véritable poésie se révèle à ceci, que, par une sérénité intérieure, par un bien-être extérieur, comme un évangile mondain, elle sait nous délivrer des fardeaux terrestres qui pèsent sur nous.
rez
pas ceux qui prétendent qu’el
les
nous éloignent de Dieu. Sur ce
point, il faut donner raison à Bau
delaireCar c’est vraiment, Sei
gneur,
le meilleur témoignage que
nous puissions donner de notre di
gnitéLes Phares
.
S’il n’existait aucune autre preu
ve,
quelques mesures de Mozart
suffiraient aujourd’hui à me faire
croire à la vie éternelle