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lâche soulagementqu’ils apporteront surviendront le 29 septembre.
Si les sombres défilés, dans les
quels
nous piétinons depuis des se
maines,
débouchent enfin sur la
paix, je me souviendrai de ces jeu
nes
cœurs qui se confiaient à moi :
que de réactions différentes et inat
tendues !
Celui qui paraissait courageux,
qui répétait en riant : Hé bien
je voyais bien
quoi ? On ira !…
que ses yeux ne reflétaient aucun
spectacle, aucune horreur : il n’i
maginait
rien de ce vers quoi il
allait ; et au contraire, celui qui
paraissait lâche, tremblait devant
l’appareil sanglant de la destruc
qu’il se représentait avec
tionLa Destruction
, Démon
qui le dévoie pour le conduire malgré lui à sa perte :
II me conduit ainsi, loin du regard de Dieu,
Haletant et brisé de fatigue, au milieu
Des plaines de l’Ennui, profondes et désertes,
Et jette dans mes yeux pleins de confusion
Des vêtements souillés, des blessures ouvertes,
Et l’appareil sanglant de la Destruction !
une précision atroce. Mais il ajou
tait :
Mon père, qui est le plus
doux des hommes, le plus craintif,
a la Médaille militaire
compense
d’une suite d’actes hé
roïques
dont il ne parle jamais.
Peut-être ferai-je comme lui…
D’autres, tout près de moi, re
doublent
de travail, avec l’idée ar
rêtée
de ne point partir, sans avoir
laissé un témoignage, un signe de
leur passage en ce monde. Il y a
quelque chose en eux qu’ils veu
lent
sauver, mettre à l’abri… Et
j’en ai vu un, parmi les plus âgés,
qui avait été mobilisé à la fin de la
phiste :
son unique ambition est
de retrouver une place, aussi expo
sée
soit-elle, où il serait assuré de
ne tuer personne.
Un tout jeune officier m’écrit :
Il n’y a pas encore si longtemps,
j’avais bien de la peine à refouler
en moi de véritables désirs de
guerre ; et maintenant il y a des
moments où l’idée m’en paraît à
peine supportable. Je pense de plus
en plus souvent à celle qui pourrait
être ma femme, à ceux qui pour
raient
être mes enfants.
Mais ce qui m’a le plus frappé,
chez deux êtres très jeunes, et qui
ne se connaissent pas, c’est ce
même chant de délivrance que leur
a arraché la menace de l’immense
hécatombe : comme si la vie leur
était une prison, et que, tout à
coup, quelqu’un leur désignait une
issue. Qu’elle ouvre sur la mort,
c’est ce qui les attire et les enivre.
Ils n’auront pas de devoir à remet
tre ;
ils s’enfonceront dans une
aventure qui n’aura pas de fin.
L’un parle du Ciel comme s’il y
était déjà ravi, et l’autre du néant,
comme un enfant qui, le soir, tom
be
de sommeil.