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Le Cruel martyre du peuple basque,
DANS la nuit de mardi à mer
credi,
tandis qu’une rumeur
courait la ville : Blum
nous étions un petit nombre d’amis
est lâché par les communistesL’Épreuve du pouvoir
) qui déclencha l’hostilité des communistes. Blum demanda à la Chambre le 14 juin les pleins pouvoirs financiers pour gouverner par décrets-lois jusqu’au 31 juillet. La Chambre accepta de les voter, mais le 21 juin, poussé par Caillaux, le Sénat les refusa. Le 22 juin, le gouvernement démissionna : le cabinet Chautemps fut formé, Blum étant repris comme vice-président du Conseil, et la plupart de ses ministres conservant leur poste.
groupés autour de trois catholiques
basques qui nous parlaient de Bil
bao
saient
leurs jeunes fronts ; ces vi
sages
bouleversés reflétaient l’hor
rible
bataille. Leurs yeux fixés sur
nous, sans colère mais avec une dou
leur
poignante, cherchaient à sur
prendre
notre pensée. Pourquoi
cette indifférence de leurs frères
catholiques ? Pourquoi cette hosti
lité,
cette réprobation ?
Je voudrais, sans forcer la voix,
me faire l’écho de leur plainte.
L’enseignement constant de l’Église
catholique a toujours été que nous
devons l’obéissance au pouvoir éta
bliQue chacun se soumette aux autorités en charge. Car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent sont constituées par Dieu. Si bien que celui qui résiste à l’autorité se rebelle contre l’ordre établi par Dieu. Et les rebelles se feront eux-mêmes condamner.
où les généraux espagnols entrè
rent
en action, un gouvernement
légitime siégeait à Madrid — ou du
moins un gouvernement légallégitime
et légal
montre bien l’embarras de Mauriac dans cette affaire. Il montre les Basques pris au piège de la légalité ; il ajoute immédiatement après un second argument : la promesse d’indépendance faite aux Basques par le gouvernement républicain.
me
si nous accordons qu’en la cir
constance,
le peuple basque aurait
dû comprendre que l’insurrection
devenait tout à coup le plus sacré
des devoirs, jamais erreur ne fut
plus excusable que la sienne : on
n’assassine pas un vieux peuple
chrétien parce qu’il a cru qu’il ne
fallait pas se révolter.
Le gouvernement légal de l’Espa
ne
a dit aux Basques : Vous êtes
Cette indépendance dont
libres
ils rêvaient depuis des siècles
les rebelles leur refusaient, et qui
enfin leur était légitimement con
cédéejusqu’à la défaite du fascisme
.
pas défendue pied à pied, avec
cette dure obstination de leur race ?
(Nous les connaissons depuis l’en
fance,
nous autres Bordelais, ces
petits Basques au front têtu qui
jouaient farouchement à la balle
contre le mur du préau
S’ils ont eu tort, ce n’est pas le
lieu de l’examiner ici. Mais s’ils ont
commis une faute inexpiable en re
fusant
de livrer à l’Allemagne le
minerai de Bilbao, que les Fran
çais,
du moins, leur soient in
dulgents
comprendrons que ce pauvre peu
ple
souffrait et mourait pour nous.
Dieu veuille alors que nous ne re
trouvions
pas leurs morts à l’endroit
même où il nous faudra enterrer
les nôtres… C’est un crime que de
traiter en criminels des héros cou
pables
d’avoir combattu pour cette
liberté qu’ils n’avaient même pas
prise, qui leur avait été donnée.
Ils ne sont pas les complices de
Moscou. Ils n’ont eu de part à au
cun
des massacres qui ont déshono
ré
la cause de Barcelone et de Va
lence
et seuls
toire
de cette guerre, on saura com
me
ils ont été peu soutenus par
Madrid (qui d’ailleurs n’en avait
pas les moyens), dans quel abandon
ils ont été laissés : sans avions, sans
défense antiaérienne
Mussolini ont eu beau jeu.
Ce que nous ignorons en France,
c’est que les prêtres basques si ca
lomniés,
avaient réussi, presque
seuls en Espagne, à opposer aux
syndicats révolutionnaires commu
nistes
et anarchistes, un syndicalis
me
catholique d’une puissance éga
lede l’étranger
, en particulier du fait de travailleurs espagnols immigrés en Pays Basque. Ce mouvement catholique est donc à la fois social et identitaire : lorsque Mauriac parle plus bas de l’honneur de l’Église d’Espagne, il fait une extrapolation qui révèle plus sa préférence que la vérité historique, car les positions de l’Église en Pays basque sont loin d’être celles de l’Église dans le reste de l’Espagne.
statistiques. Mais nous affirmons
qu’une œuvre est en train de s’ef
fondrer,
en ce moment même, qui
faisait honneur à l’Église d’Espa
gne,
à l’Église catholique tout en
tière.
Quelle qu’ait pu être leur erreur,
ces curés méritent l’indulgence de
ceux qui se refusent à les admirer.
Durant ces heures tragiques, ils de
meurent
debout au milieu de leur
troupeau décimé. D’ailleurs, San
tander
la rouge pourrait-elle leur
être un refugerouge
auquel s’oppose les catholiques basques.
tendre
ces vainqueurs qui se récla
ment
de Dieu.
Nous essayons de nous rassurer :
ce sont des prêtres et l’Église n’a
bandonne
jamais ses prêtres. Elle
prend à sa charge l’enfant qui a
tout quitté pour se donner à elle.
Nous essayons de nous rassurer :
nous nous tournons vers le Père
commun, vers celui que Sainte-Ca
therine
de Sienne
en terrele corps mystique de la sainte Église
apparaît sous la forme d’un cellier renfermant le sang du Christ : A la porte de ce cellier était mon Christ en terre, à qui était confiée l’administration du Sang
(
viteurs
de Dieu
a fait beaucoup déjà, que beaucoup
de vies grâce à lui ont été sauvées…
mais qu’est-ce que cela devant la
menace d’un massacre légal de prê
tres
et de fidèles ? Le général Fran
co
le
puissance au monde peut suspen
dre
son bras prêt à s’abattre : celle
dont le Royaume n’est pas de ce
mondeMon royaume n’est pas de ce monde.
suffirait à couvrir le fracas des
bombes ! Et les pelotons d’exécu
tion
s’éloigneraient sans avoir tiré ;
et ce serait Pierre lui-même qui dé
lierait
les liensQue chacun se soumette aux autorités en charge. Car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent sont constituées par Dieu. Si bien que celui qui résiste à l’autorité se rebelle contre l’ordre établi par Dieu. Et les rebelles se feront eux-mêmes condamner.
basques coupables d’avoir trop ai
mé,
trop aveuglement aimé, leur
terre et leur peupleLe Père a répondu
,