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Un membre souffre-t-il ? tous les membres souffrent avec lui(
Je voudrais ici rapprocher un petit effet d’une grande cause. Si j’ai signé ce
manifeste à propos du bombardement de Guernicafueros
. L’ampleur des destructions et la signification politique de l’événement ne se sont pas tout de suite dégagées du reste de la bataille pour faire tomber Bilbao. Les faits seront d’abord connus par le récit du correspondant du pas d’équivalent dans la presse française
écrit Gabriel Péri dans ce numéro). Le 8 mai 1937, Pour le peuple basque
, qui rappelle le rôle de Guernica sanctuaire des traditions basques
, signé notamment par Jacques Maritain, Gabriel Marcel, Stanislas Fumet, Jacques Madaule et Mauriac. Ce manifeste sera republié par il choque une partie de l’opinion de droite car, ne mettant en cause que les nationalistes et leurs alliés, il paraît prendre fait et cause pour leurs ennemis
(rouges
quoipourquoi
(
pagne,
est-il d’un seul côté ? Trouverait-on un seul exemple d’un manifeste de gauche
contre les assassinats, les viols et les sacrilèges de BarceloneLe Retour du milicien
,
J’ai pourtant signé et j’en donne ici la raison
fondément
catholiqueassiste le 9 avril 1937, à Paris, à la Salle d’Encouragement pour l’Industrie, au rapport d’une Délégation anglaise composée de personnalités des Églises catholique et protestante qui s’est rendue à Valence et à Bilbao ; une phrase de ce rapport mentionne :
Voir Jean-Claude Larronde, Le peuple basque est le peuple le plus fondamentalement religieux que nous ayons rencontré en Europe et leur religion a une profonde signification, tant sociale qu’humanitaire.
Exil et solidarité : la Ligue internationale des Amis des Basques
,
fants,
s’empressent des communistes et des anglicansAnglicans
(
dans le Christ et ne les trouve pas. Il est bien temps de se demander s’il a mérité son
malheur ou si on lui peut trouver quelque excuse
prendre
la position du plus grand de nos maîtresMadaule et Mauriac signent un factum rédigé par Maritain en faveur des traîtres basques. J’écris à cet imbécile ce que je pense de lui
(Paul Claudel, Bibliothèque de la Pléiade
, Gallimard, 1969, p. 188). Six jours plus tard, Claudel terminerait un long poème intitulé Aux Martyrs espagnols
qui servirait de préface au livre d’Esterichl, Onze évêques, seize mille prêtres massacrés
sans rien dire des victimes de l’autre côté. Voir Paul Claudel, Bibliothèque de la Pléiade
, Gallimard, 1957, p. 567-72).
choix du peuple basque n’étaient point de celles qui échappent en partie aux étran
gers,
nous n’avons qu’un droit qui se confond avec un devoir : nous pencher sur ses
blessures. Pour le reste, Dieu seul est juge.
A un être gisant, accablé de coups, nous devons épargner les
quoiJe ne vous dirai pas
(André Lafon, il fallait
, ni pourquoi
/ parce que c’est si peu nous qui faisons notre vie.
membre de ce corps est souffrant, tous les autres souffrent. Il ne faut pas que le jour
où ce peuple basque s’éveillera de son cauchemar, il puisse attester que seuls les en
nemis
mortels de l’Église l’ont secouru : il; il
(
risien
qui passent sans tourner la tête soient des catholiques ; ni qu’on lui fasse croire
que sur le turban du Bon SamaritainUn blessé gît au bord de la route. Un lévite, puis un prêtre juif passent sans lui venir en aide, tandis qu’un Samaritain, un païen aux yeux des Juifs, le secourt.
Voilà ce qui m’a décidé. J’ai souffert de sembler apporter de l’eau, ou plutôt du
sang, au moulin communiste, de paraître fournir des armes aux hommes qui, depuis
vingt ans
fait de crimes n’ont de leçon à recevoir de personne.
Mais un peuple chrétien gît dans le fossé, couvert de plaies. Devant son malheur,
ce n’est pas faire le jeu du marxisme que de manifester au monde la profonde unité
catholique. Voici le cep et voici les pampres. L’un des rameaux est menacé de pé
rir
et toute la vigne souffre
Enfin, de quelque côté que nous penchions dans cette guerre atroce, quelles que
soient nos préférences, il ne semble pas que les catholiques soient libres de ne pas dé
sirer
une médiation ; et c’est pourquoi j’ai accepté d’adhérer au Comité fondé à ce
propos par Jacques Maritainà rendre moins inhumaines les conséquences de la guerre
et s’occupe de l’accueil des réfugiés basques catholiques en France (Jacques Madaule (1898-1993) est, dès les années 1930, l’un des intellectuels chrétiens les plus ouverts à l’idée d’un rapprochement avec les communistes. Après la guerre, il est secrétaire général du Conseil national du Mouvement de la Paix, mouvement de masse très proche du PCF.
cœur est à gauche et tous les vœux pour Madrid disait : Chacun de nous doit se faire
Et je sentais bien,
violence pour ne pas souhaiter l’écrasement du parti qu’il déteste.
et j’admirais toute sa volonté tendue dans un effort que Dieu voyait. Et ce que Dieu
voyait aussi ce soir-là, c’était tous ces chrétiens venus d’horizons opposés et qui pour
tant
n’avaient qu’un cœur : Partout où sera le corps, là s’assembleront les aigles
Où sera le corps, là aussi les vautours s’assembleront
, cf.