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L’agonie du francla fiscalité meurtrière
propagée par ce régime (voir La Voix de Thorez
, agonie
, ainsi que la métaphore de la mère France prostrée sur son lit de mort, sont pourtant des éléments personnellement cruels à l’égard de Blum, dont la femme était mourante et devait décéder le lendemain, le 22 janvier 1938.
liances
tion
énigmatique et redoutable des
ennemis, c’est cela qui empêche les
politiciens de se porter aux derniers
excès. Ils ressemblent à ces fils ivro
gnes
d’une mère agonisante qui se
retiennent, qui sont obligés de se
contenir à cause des voisins.
Et telle est l’histoire de BonnetMadame Soutien-Georges
.
de Chautemps
ré
priés
des hommes sages, la malade
semble aller un peu moins mal,
l’horrible famille recommence à fai
re
des siennes, à casser la vaisselle,
à vider les bouteilles, à porter les
dernières hardes au mont-de-piété.
Ils ne vont pas jusqu’à l’assassinat.
Ils sont obligés de supporter le mé
decin,
d’obéir au médecin tant qu’il
y a péril de mort. Toute la question
pour eux est de savoir quand la
vieille aura retrouvé assez de force
pour supporter un nouveau pillage,
de nouvelles batailles autour de son
lit.
Ils ont cet air sournois des mau
vais
gars qui se sentent observés. On
ne verrouille pas les portes, on n’obs
true
pas les fenêtres d’une nation.
Tous les peuples de la terre se de
mandent
ce qui se passe chez cette
vieille dame riche.
Son médecin, qu’il s’appelle Bon
net
ou Chautemps, lui ordonne ce
que le premier médecin venu lui or
donnerait :
le calme, d’abord le calle silence autour de la mala
.
de,
s’il vous plaît !
Mais les fils, qui entourent le
lit, ne regardent pas le pauvre visage
adorable et ravagé ; ils ont mieux à
faire : ils s’observent les uns les
autres ; ils se surveillent. Pris entre
ce lit et la foule de ceux qui, du de
hors,
ne les perdent pas des yeux,
ils hésitent, dissimulent. Socialistes,
communistes, trotskystes, radicaux,
jouent entre eux partie qu’il est
difficile de comprendre et de suivre
du dehors et qu’ils voudraient pou
voir
jouer sans témoin, dans cette
chambre de leur mère…
Ils voudraient pouvoir crier à
cette Angleterre, à cette Allemagne,
à cette Italie et aux petites nations
qui, derrière elles, se pressent :
Mêlez-vous de vos affaires, laissez-
nous
nous haïr en paix…
Mais ceux qui ont besoin que la
France vive et ceux qui ont besoin
que la France meure, ceux qui atten
dent
tout de sa force, et ceux qui
espèrent tout de son écroulement et
de sa ruine, demeure le nez collé
aux vitres, obstruent la porte…
Ses fils ravalent leur rage. Ils ac
ceptent
de mauvais grâce le méde
cin
(après avoir mis à la porte le
spécialiste que les amis de la famille
avaient recommandéle dernier mammouth
de la vie parlementaire en France (un gros homme charmant
(
tiendront
ou ils ne le soutiendront
pas : cela dépendra de la couleur
des remèdes.