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L’automne précoce enveloppe la
maisonne lisent pas les journaux
, compose un article typiquement malagarien
, imbu de réflexions sur les petites gens, les enfants, et de la présence de Dieu dans la campagne.
cadres
de nuages se hâtent vers un
but inconnu. Si le soleil ne revient
pas, le vin n’aura pas de degré…
Voilà ce que les gens répètent au
tour
de moi et aucun ne songe
qu’aujourd’hui 29 août, ou peut être
dans la semaine qui vient, nous
saurons ce que dissimule cette
main fermée et levée au-dessus de
nous…
J’ai conscience que dans six se
maines,
à Paris, quelqu’un d’impor
tant
me dira : Durant les derniers
Si pourtant
d’août, nous avons été à deux
doigts de la guerre…
la catastrophe survenait, ce serait,
pour tout cet humble monde qui
m’entoure, une stupeur : rien ne les
y aurait préparés car ils ne lisent
pas les journaux qu’ils reçoivent.
Les journaux n’ont pas, dans les
campagnes, autant d’influence qu’on
le croit. Il y a encore des paysans
qui ne savent pas lire. Mais même
ceux qui savent lire ne déchiffrent
guère que les titres.
Le vrai est que le langage des
journaux est un langage savant. Il
ne sont pas écrits dans l’idiome
dont on use ici, et qui ne comprend
guère que des termes concrets. Et
de même, le grand malentendu en
tre
les catéchistes et les enfants
qu’ils ont mission d’instruire porte
sur la langue : les clercs se servent
d’un vocabulaire inconnu des petits.
Rien n’est irritant comme d’en
tendre
des dames catéchistes se
gausser ou se scandaliser des répon
ses
idiotes ou saugrenues des en
Ces petits, de génération en généra
tion,
sont victimes de maîtres qui
leur parlent chinois. Hé quoi ! La
plupart d’entre nous (soyons francs !)
sont incapables d’une lecture
recte
giens :
et nous nous contentons des
commentaires que les spécialistes en
rédigent à notre intention
nous voudrions que les enfants des
écoles primaires qui savent appeler
par leur nom une bille, une orange,
un gâteau, un cahier, mais qui ne
connaissent presque aucun mot en
fassent une idée de l’Incarnation, de
la Rédemption, de la Transsubstan
tiation…
Le psittacisme qui est à la base
de l’enseignement religieux, le mot
à mot théologique imposé à des en
fants,
est une vieille erreur indéra
cinable ;
c’est le geste, prolongé à
travers les siècles, des disciples qui
empêchaient les petits d’approcher
du SeigneurAlors des petits enfants lui furent présentés, pour qu’il leur imposât les mains en priant ; mais les disciples les rabrouèrent.
Certes, il ne s’agit pas de niaiser
et de bêtifier, ni de se mettre à
quatre pattes pour raconter aux en
fants
qu’il y a un Père qui est au
cielNotre Père qui es dans les cieux, […]
(
jusqu’à donner sa vieA ceci nous avons connu l’amour : celui-là a donné sa vie pour nous.
drait
retrouver le langage des hum
bles,
qui n’est pas celui de la théo
logie :
des mots aussi simples que
vigne et vigneronsJe suis la vigne véritable et mon Père est le vigneron.
blési le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit.
Observez les lis des champs, comme ils poussent : ils ne peinent ni ne filent. Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’a pas été vêtu comme l’un d’eux.
et que brebisJe suis le bon pasteur ; le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis. Le mercenaire, qui n’est pas le pasteur et à qui n’appartiennent pas les brebis, voit-il venir le loup, il laisse les brebis et s’enfuit, et le loup s’en empare et les disperse.
bauche
et que père qui pardonne
le langage des humbles, le langage
de Dieu.