Publication information
Nous avons reçu de M. François Mau
riac,
de l’Académie française, la lettre sui
vante :
30 Novembre 38.
Monsieur le directeur
La phrase que vous citez ce matinM. Mauriac super-nationaliste
, publié à la une de
une coquille) et que M. de KerillisLes Élites françaises et la campagne de Henri de Kerillis
,
après m’en avoir averti, est extraite d’une
lettre où je lui exposais pourquoi, en sep
tembre,
je n’étais pas d’accord avec lui. J’ai
approuvé alors la politique suivie par le gou
vernement.
Mais c’est parce que je suis contre
la guerre, non seulement pour aujourd’hui
mais pour demain, que certains arguments de
Kerillis me paraissent dignes d’attention.
Ce que j’écrivais des nationalistes visait sur
tout
leur politique espagnole, et l’opinion
exprimée par plusieurs d’entre eux qu’en cas
de conflit, une victoire française serait redou
table
parce qu’elle serait aussi une victoire
communisteIl faut empêcher le gouvernement de ravitailler les communistes espagnols
et R. L., C’est M. Blum qui a donné l’ordre de fournir les armes
) qui ont incité Mauriac à dicter en urgence son article L’Internationale de la haine
au téléphone depuis Vichy (où il prenait les eaux) pour qu’il paraisse le lendemain à la une du
tiens à reconnaître que l’expression haine
dont je me suis
inconsciente de la France
servi dans une lettre privée où je ne pesais
pas mes mots, et qui, dans un article, ne
serait jamais venue sous ma plume, dépasse
de beaucoup ma pensée. Je regrette de n’avoir
pas demandé à M. de Kerillis de choisir une
autre phrase que celle qu’il a citée.
Je serais heureux, Monsieur le directeur, de
voir publier cette mise au point et je vous
prie d’agréer mes salutations distinguées. —
FRANÇOIS MAURIAC.
Nous donnons acte volontiers à M. Fran
çois
Mauriac de la mise au point
qu’il
s’inflige à lui-même. Mais nous avons le
droit de nous étonner que M. de Kerillis,
en dépit de la rude leçon reçue du géné
ral
Armengaud
gnages,
en faveur de sa politique des let
tres
où on lui exposait pourquoi l’on
n’était pas d’accord avec lui.