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Pendant quelques semaines,
l’ombre de la guerre étendueL’Ombre d’Hitler s’étend sur nous
.
les hommes ne recouvrait pas seu
lement
leurs joies ; mais aussi leurs
peines : le drame secret d’une vie
s’anéantit dans l’horreur univer
selle,
et rien n’est plus étrange
que le désarroi des passions lors
qu’une
menace de guerre réveille
tout à coup ceux qui s’y adonnent,
comme des somnambules au bord
d’un toit.
La guerre ajoute son horreur in
finie
à toutes les souffrances de la
paix ; mais elle résout certains
problèmes en les supprimant.
Chaque homme est aujourd’hui
rendu à ses difficultés particulières,
à sa maladie, à son vice, à sa pau
vreté,
à sa solitude.
Les dictateurs savent ce qu’ils
font lorsqu’ils noient l’individuel
dans le collectif. L’Allemagne mi
sérable
d’après-guerre, berceau du
mal de la jeunesse
, mobilisa avait exprimé en images amères le désarroi de l’Allemagne préhitlérienne
(cité par Chantal Meyer-Plantureux,
défense
d’un grand corps blessé,
infecté et qui veut vivre.
Et c’est le drame actuel de
l’Église que cette mainmise sur
des âmes baptisées et qui lui ap
partiennent
en droit, et dont elle
a la charge, et qu’elle voit s’éloi
gner
par milliers et par millions.
Elles courent se soumettre à une
discipline, à une règle dure, mais
qui va dans le sens des instincts de
force, d’orgueil, de joie charnelle.
Crise plus redoutable que ne fut
celle de la Réforme
même, demeurait sur le plan sur
naturel.
Les forcenés qui ont envahi, à
Vienne, le palais du cardinal Innit
zerRé
,
mais cédaient à une haine
forme
furieuse de la seule puissance qui
condamne leur religion de joie
— puissance humai
par la forceKraft durch Freude
(c’est-à-dire la force à travers la joie
) que les Nazis ont utilisée comme nom de l’organisation nationale de loisirs qu’ils ont mise à la place des syndicats.
nement
si faible et qui est, sur la
terre, crucifiée avec son Dieu.