Publication Information
A quoi servirait de se crever les
yeux ? La guerre est désormais dans
le droit fil de notre destinGrande Allemagne
, jetait son dévolu sur la Tchécoslovaquie précisément pour les raisons stratégiques indiquées par Mauriac plus bas dans le présent article. La crise des Sudètes se pointait ainsi dès le 20 mai 1938, avec des rumeurs de mouvements de troupes allemandes près des frontières tchèques et le voyage à Londres du premier ministre Daladier et du ministre des affaires étrangères Bonnet, qui cherchaient à coordonner leurs efforts avec ceux du Foreign Office. Au lieu de tenir tête à Hitler, il s’agissait de tout faire pour éviter une nouvelle guerre.
la guerre et nous, il n’y a plus rien
que cette supputation de l’homme
enfermé à Berchtesgadennid de l’aigle
, perché tout en haut d’une montagne, servait de résidence personnelle et de deuxième quartier général à Hitler. La Deuxième Division Blindée commandée par le Général Leclerc prendra Berchtesgaden pour les Alliés le 5 mai 1945.
roge
ses conseillers militaires, pèse
ses chances.
Il voudrait être sûr que la France
est aussi malade et aussi divisée que
la presse française le laisse enten
dre
mand
ne s’attarde longtemps lors
qu’il
observe la nation pourrie
.
Et comment n’en croirait-il sur ce
point les Français eux-mêmes ?
Reste l’Angleterre. Elle demeure
l’obstacle qu’il ne désespère pas de
surmonter. C’est l’occasion qu’il
guette et que le compère Staline, à
propos de l’Espagne, essaye vaine
ment,
ces jours-ci, de provoquerLe Sous-Comité de non-intervention a décidé […]
,
n’y aurait-il dans le bloc franco-an
glais
qu’une fissure, la hache alle
mande
y pénétrera.
Il attend qu’elle se produise, il
la croit inévitable, et que lui im
porte
d’attendre si le temps tra
vaille
pour lui ? Il travaille pour lui
et non pour nous. Autant que nous
nous armions, il s’armera davantage
main, sans coup férir, en Europe
centrale sur ce qui lui manque en
core
pour soutenir une guerre lon
gue.
C’est ce que M. Eden
pris.
L’Angleterre et la France au
raient
pu, sans risque, tenir en res
pect
une Allemagne qui ne se sait
armée que pour les rapides coups
de force. Notre faiblesse va la met
tre
en passe de détenir assez de
pétrole et de blé et de tout ce qui
est nécessaire à un grand peuple
engagé dans une guerre d’usure —
et ce sera alors l’échéance…
Mais il faut tout dire : n’existe-t-il
pas, et au ministère même, chez
nous, des hommes qui concluent de
cet état de choses que mieux vaut
courir notre chance dès mainte
nant ?
La guerre éclate toujours, hé
las !
de ces volontés convergentes,
des deux côtés de la frontière…
Telle est la vérité nue. D’un char
nier
à un autre charnier, l’huma
nité
n’apprend rien, ne retient rien.
La nouvelle guerre est toujours la
plus stupide, la moins excusable.
Nous y courons les yeux ouverts.