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Que d’hommes admirables et
Pour
qu’on ne connaîtra jamaisDu mérite personnel
, 3(I) : Combien d’hommes admirables, et qui avaient de très beaux génies, sont morts sans qu’on en ait parlé ! Combien vivent encore dont on ne parle point, et dont on ne parlera jamais !
que nous sachions que le 11 novem
bre
1935 un enfant s’est endormi
dans le Seigneur, comblé de tous les
dons humains et de toutes les ri
chesses
de la grâce, il a fallu la pré
sence
d’un témoin, à la fois di
recteur
et Père, et qui a recueilli
les fragments de lettres et le jour
nal
publié aujourd’huiFrançois
, adolescent avec lequel il entretient une importante correpondance et qui meurt en 1935. Il publie en 1938 ses lettres et son journal intime chez Plon sous le titre
Le génie de ce jeune garçon erre
de la philosophie aux lettres, de la
musique à la peinture et ne se fixe
pas. Tout ce qu’il voit et tout ce
qu’il comprend, les idées invisibles
et le monde des apparences, il le
fixe en quelques mots saisissants,
mais il lui arrive aussi de le dessi
ner ;
et le jour où ce petit provin
cial
aurait été mis en contact avec
la peinture moderne, peut-être son
don essentiel se fût-il alors mani
festé.
Avant l’agonie, ce n’est pas
une dernière parole, c’est un der
nier
dessin qu’il nous livre : ces
quelques traits d’une main mouran
te
(reproduite à la fin du journal),
cet arc, cette flèche, cette croix, ce
rien qui exprime tout, me persuade
(1) François, présenté par Auguste Va
tensin.
ger
un simple trait de ce même
mystère que Mozart
trois ou quatre notes.
Le témoignage en faveur du
christianisme dont je vous parlais
dans un
sible
de la Grâce dans une âmeTabernacles vivants
,
nous est donné ici, et avec quelle
force de persuasion ! Cet enfant
doit mourir à dix-neuf ans, le temps
est court, Dieu brûle les étapes.
Nous voyons de page en page, et
presque d’heure en heure, la con
naissance
tourner à l’amour, et
l’amour atteindre à sa perfection.
Son directeur lui faisait confian
ce.
Cet enfant philosophe et voué
aux idées avait beaucoup lu, pres
que
tout, sauf les niaiseries. Son di
recteur
ne croyait pas que les livres
niais fussent particulièrement des
tinés
aux enfants catholiques. La
pureté de François resplendit, mais
elle n’est pas fondée sur le menson
ge.
En se livrant à Dieu, il n’igno
rait
rien de ce monde auquel, mê
me
vivant, il aurait sans doute re
noncé,
lui qui était né, pourtant,
avec tous les signes de la domina
tion.