Publication information
Nous avons publié des listes de généraux et de colonels de
l’armée française approuvant la campagne de Henri de Kerillisdes choses de l’air
(Henri de Kérillis, Dix-neuf ans à côté d’Henry Simon
,
contre la capitulation honteuse de MunichIl regrette que la France n’ait pas su tenir tête à l’Allemagne et déclare qu’il ne votera pas la paix de Munich
(Roger Dardenne, qui va consacrer, avec le triomphe d’Hitler, celui du fascisme international
Grande journée parlementaire : Les critiques de M. de Kérillis
,
Déconcertés par cette publication, certains polémistes ont af
fecté
de croire que l’hostilité à la politique du déshonneur et de
l’abdication était limitée aux milieux militaires.
Un immense courrier reçu par notre directeur
traire.
Parmi des milliers et des milliers de lettres, nous en choi
sissons
quelques-unes qui prouveront que les élites de la France,
en dépit des efforts de l’immense majorité de la presse française,
réagissent violemment. Après des listes de grands soldais, voici
une liste de grands civils :
… Je ne connais à peu près rien aux querelles personnelles de la
politique intérieure en France et j’entends persévérer dans cette salutaire
ignorance. Je n’en suis que plus à l’aise pour vous dire ceci : les articles
que vous consacrez à la situation internationale et au danger dans lequel
se trouve présentement notre patrie me semblent excellents, riches de bon
sens, de vigueur et de courage.
C’est dans une égale et constante horreur du stalinisme et de l’hitlé
risme
que la France doit trouver sa voie.
Bon courage, monsieur ! …
… Je considère que vous êtes à peu près seul, aujourd’hui, à droite,
à aimer la France comme l’aimaient les nationalistes d’avant la guerre.
Les pires ennemis de Déroulède
France au-dessus de tout. Le jour où l’on écrira l’histoire du nationalisme,
il sera curieux d’étudier cette évolution étrange qui aboutit, chez ses héri
tiers
d’aujourd’huiCe que j’écrivais des nationalistes visait surtout leur politique espagnole, et l’opinion exprimée par plusieurs d’entre eux qu’en cas de conflit, une victoire française serait redoutable parce qu’elle serait aussi une victoire communiste.
Dès le début de la guerre d’Espagne, la presse de droite (notamment Il faut empêcher le gouvernement de ravitailler les communistes espagnols
et R. L., C’est M. Blum qui a donné l’ordre de fournir les armes
) qui ont incité Mauriac à dicter en urgence son article L’Internationale de la haine
au téléphone depuis Vichy (où il prenait les eaux) pour qu’il paraisse le lendemain à la une du héritiers d’aujourd’hui
du nationalisme, peut-être Mauriac pensait-il aussi à des groupes comme le Parti populaire français, créé en juin 1936 par l’ancien communiste Jacques Doriot — c’est-à-dire à des mouvements d’extrême droite qui prônaient une alliance franco-allemande pour contrer l’influence de l’URSS et qui finiraient par soutenir la politique de collaboration suite à l’Occupation nazie. Déroulède aurait effectivement eu en horreur toute tentative de rapprochement avec l’Allemagne.M. Mauriac super-nationaliste
, publié à la une de
… Quoique le courage soit de moins en moins méritoire à mesure
que les événements prouvent à tous à quel point vous étiez dans le vrai,
je tiens à vous féliciter encore de ce que vous avez fait à un moment où
il y avait quelques risques à le faire contre tous. En des jours où certaines
défaillances des meilleurs nous blessaient au cœur, seul ou presque seul
vous avez tenu.
… Vous avez soutenu le bon combat dans votre journal et à la Cham
bre.
Si vous étiez seul, mais vous n’êtes pas seul dans l’opinion des bons
Français. Puisse leur sympathique approbation vous donner la force de
persévérer dans la rude tâche de ramener les égarés dans le chemin
de la vérité et de l’honneur…
… Je vous suis quotidiennement, je suis d’accord avec vous dans l’obs
tination
que vous mettez à sonner le réveil des âmes, je fais effort pour
que votre effort soit apprécié et soutenu dans nos milieux…
… Je tenais à vous dire mon admiration sans réserve pour vos
magnifiques et généreux articles, pleins de flamme et de vérité vengeresses
réconfort quotidien pour quiconque sent encore français
…
Au milieu de toute la presse conservatrice, L’Époque aura été le seul
journal fidèle à la ligne de l’honneur (qui coïncidait de si éclatante
manière avec l’intérêt français)…
… Vous avez voté seul de votre parti, mais vous n’êtes pas seul dans
ce pays à penser que l’accord de Munich est une grande défaite française,
pire, une abdication aux conséquences incalculables. Nous avions la fierté
de notre pays, il va devenir de plus en plus difficile de vivre avec le senti
ment
contraire et pas seulement pour nous qui, du premier jour, avons
profondément senti l’humiliation, mais pour tous ceux qui, en ce moment,
se réjouissent aveuglément d’une paix sauvée à de telles conditions.
… Vous êtes, en ces heures d’angoisse, trop occupé pour que je pense
à usurper sur votre temps ; mais je tiens à vous dire que dans toute la
presse politique vous êtes le seul avec qui je me sente en pleine communion
morale, et que votre main est la seule que je serais heureux de serrer…
… La campagne que vous avez menée au cours de ces dernières
semaines vous honore. Vous avez le cœur bien placé. Pour la troisième
fois en trois ans, la France vient de subir une grande défaite…