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Le Drame d’un peuple incomprisdans
Le silence s’est fait sur le peuple
basque
lui. Il existe tant d’autres victimes en
cet an de grâce 1938 ! Un martyre
chasse l’autre… (1).
Mais entre tous les peuples assassi
nés,
le Basque seul partage avec son
Maître le privilège d’être insulté sur
la croix
qui le condamnent de bonne foi, nous
demandons de lire et de méditer cette
nouvelle édition du livre de Victor
Montserrat : Le Drame d’un Peu
ple
IncomprisPour le peuple basque
. Sur cette question, on peut voir la communication de Luisa Marco Sola, Les deux Églises en 1936 : la confrontation idéologique au sein de l’Église catholique au sujet de la guerre civile espagnole (1936-1939)
, au 21ème Congrès international des sciences historiques, Amsterdam, 22-28 août 2010.
Je n’ai rien à ajouter à cet exposé
de faits qui parlent d’eux-mêmes
comme on dit ! Qu’il me soit permis
seulement d’attirer l’attention du lec
teur
catholique sur un point de doc
trine
sance
au pouvoir établi, légal, aussi
faible et aussi mauvais soit-il ; or,
tous les ambassadeurs étrangers
étaient accrédités auprès du Gouver
nement
de Madrid.
Pour un catholique, les circons
tances
peuvent-elles rendre légitime
un mouvement insurrectionnel ? Nous
l’admettons. Après deux ans d’une tue
rie
atroce, pendant lesquels l’Espa
gne
a été saignée à blanc, ruinée, li
vrée
à des puissances étrangères, uti
lisée
comme cobaye par des aviations
rivales, j’admire que des hommes sé
rieux
continuent àde
.
surrection
militaire était le meilleur
parti à prendre, le plus raisonnable,
le plus sage et le plus chrétien. Mais
enfin, acceptons que la rébellion puis
se
devenir quelquefois un devoir saint
et sacré. Il n’en reste pas moins que
le refus de rébellion contre le gou
vernement
légal ne saurait, en aucun
cas, être reproché à un peuple chré
tien.
Un partisan catholique du géné
ral
Franco est obligé de lui cher
cher
des excuses. Un peuple chrétien
n’a pas à s’excuser de n’avoir pas vou
lu
(1) Ces lignes paraissent en préface à
une réédition du livre de M. Victor
Montserrat :
surgé ;
la guerre en pays basque
reparaît chez Payré.
ple
basque l’aurait-il voulu, aurait-il
même pu le vouloir ? La République
allait reconnaître son autonomie dont
les militaires étaient les adversaires
déterminés
On ne nous a jamais rien répondu
sur ce point parce qu’il n’y a rien à
répondre — ou plutôt on a répondu
par des calomnies : le peuple basque
auraitaurait eu
.
avant la révolte militaire. Ici, le li
vre
de Victor Montserrat apporte
toute la lumière. A peu près seul en
Espagne, le clergé basque avait suivi
les directionsdirectives
.
aux organisations communistes et
anarchistes un syndicalisme catholi
que
vivant et prospère.
Tout de suite, dès le lendemain de
l’insurrection, cette Chrétienté basque
a été traitée en ennemie par les re
belles.
On ne lui a pas laissé de choix ;
elle a été précipitée dans la guerre ;
et, dès les premières semaines, elle
a eu ses martyrs — ses prêtres mar
tyrs.
Claudel ferait bien d’ajouter à son
poème franquisteAux martyrs espagnols
, c’est-à-dire les prêtres catholiques victimes des rouges
. Cf. Le Membre souffrant
in
neur
de Don Martin Lecuona, de Don
Gervasio de AlzibuAlbizu
.
reta,
près d’Hernani (Don Lecuona
fut le fondateur de la J.O.C. en
Euzkadi). Il pourrait aussi honorer
la mémoire de Don Alejandro Men
dicute,
de Don Joaquin Arin, de Don
Leonardo de Guridi, de Don José Pe
nagaricano,
de Don Celestino de
Onaindia (qui mourut en récitant le
de Don José de AritztimunoAriztimuno
.
Roman de San José, prieur d’Amara
bietaAmorabieta
. La version du texte reprise dans Qu’il ait aussi une pensée dans une nouvelle édition de son poème pour les prêtres et séminaristes déportés après la prise de Bilbao. Mais comme la justice commanderait de ne pas oublier non plus toutes les victimes innocentes des bombardements aériens, tous les prisonniers assassinés (les premiers mois, on ne faisait pas de prisonniers), nous lui conseillons d’honorer par une seule strophe, par un seul vers, les milliers et les milliers d’âmes chrétiennes que les chefs de
l’armée sainte
, que les soldats de la sainte guerre
ont introduites dans l’Éternité.
Croyez-vous donc, cher et grand
Claudel, qu’il n’y ait eu en Espagne
que seize mille martyrs ? Vous osez
écrire, parlant de ces seize mille :
à toute cette cohue bon gré mal gré…
Du moins ceux-là furent-ils assassi
nés
par une populace furieuse et
aveugle qui ne se réclamait pas du
elkins
ont été les cibles d’aviateurs italiens
et allemands qui agissaient froide
ment,
sans colère, en service com
mandé,
aux ordres du chef catholique
de l’armée sainte
. C’est une autre
sorte d’horreur que celle qui vous ins
pire
ce beau poème incomplet, inti
tulé
me
si les martyrs étaient d’un seul
côtécomme si les martyrs étaient d’un seul côté, les bourreaux d’un seul côté…
.
Il existe du moins un crime que les
plus abjects assassins de Barcelone
n’auront pas commis ; ils n’ont pas
compromis le Christles rouges faisaient leur métier de rouges
!
nées,
de siècles, faudra-t-il à l’Église
d’Espagne pour se dégager de l’ef
froyable
équivoque, et pour que les
fils des femmes assassinées à Guer
nica,
à Durango, à Barcelone et dans
toute l’Espagne apprennent à ne plus
confondre la cause de leur Dieu cru
cifié
avec celle du général Franco ?