Publication Information
Nous savons que, comme ca
tholique,
vous courez en France les
plus grands dangers, m’écrit-on du
Canada ; venez vivre chez nous,
vous y serez en sûreté
J’ai ri d’abord, et puis, à la ré
flexion,
il m’a paru qu’il n’y avait
pas là de quoi rire : nous mesurons
ici jusqu’où est allée la campagne
de dénigrement contre la France,
quel succès elle a obtenu chez nos
amis même…
Quelle imposture ! Le seul pays
où chacun peut, en toute liberté,
adhérer au parti qu’il préfère, où
presque aucune limite n’est assi
gnée
à la manifestation de nos
idées politiques, où les ennemis du
régime, sans courir aucun risque,
se livrent dans leurs feuilles à tou
tes
les violences, passe donc, au
Canada, pour une terre où un ca
tholique
joue sa vie ! Et ceux qui
répandent ce mensonge sont les
mêmes qui, dans leur propre pays,
ont fondé leur pouvoir sur la vio
lence,
et dont la police assure le
règnecalomnie
, Mauriac pense-t-il ? Les candidats ne manquent pas, mais puisqu’il parle d’états policiers où la violence règne, c’est l’Allemagne et l’Union soviétique qui paraissent entrer en première ligne.
On s’étonne que cette bourde soit
crue, en dépit de la réception ré
servée
au Légat du PapeArts et Techniques dans la Vie moderne
, s’est tenue à Paris du 25 mai au 25 novembre 1937. Dans un contexte de crise économique et de tensions politiques internationales, l’Exposition, installée principalement sur le Champ-de-Mars et dans les jardins du Trocadéro, visait à démontrer l’union de l’Art et de la Technique ainsi qu’à promouvoir la paix.
a attirés n’ont pu convaincre ma
correspondante du Canada. Il se
rait
curieux de connaître ses rai
sons…
Peut-être ne lui ont-elles
pas été toutes fournies par la
presse étrangère, hélas !
Ce qu’on appelle
dans certains pays, se ramène à
une organisation officielle de la
calomnie. Il y a aujourd’hui, chez
nos voisins, des préposés à la diffa
mation.
On mène ainsi, en pleine paix,
une affreuse guerre des gaz. On
provoque de faux rapports, on in
vente
froidement les nouvelles né
cessaires :
la presse n’est plus
qu’un instrument au service de la
calomnie politique.
Qui pourrait persuader ma cor
respondante
canadienne que chez
nous, c’est le pays du cœur ouvert,
où les catholiques sont plus libres
qu’ils n’ont jamais été ? L’un des
derniers pays où il n’existe pas
de camps de concentration, et où
une seule île
qui sont, tous, des condamnés de
droit commun.