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C’est par un jour d’été beau et
calme
niers
abricots sont trop mûrs, où
déjà les grappes de raisin soulèvent
les feuilles sulfatées, où il faut sou
tenir
de béquilles les branches des
pruniers et des pêchers accablées de
fruits
prend
que le mal n’est pas l’œuvre
de Dieu.
Cette plaine splendide est par
tout
désertée : la mort y règne plus
que la vie et seul de toutes les
créatures, l’homme, qui n’a pas en
core
fui vers les villes, refuse de
se survivre dans les êtres nés de
lui.
C’est vrai que nous n’aimons pas
le bonheur, que nous ne voulons
pas le bonheur. Le cri d’Oscar Wil
de :
Non le bonheur, mais le plai
n’est pas un cri d’esthète
sirFormules et maximes
, l’écrivain irlandais Oscar Wilde (1854-1900) écrit plus précisément : On ne devrait vivre que pour le plaisir. Rien ne vieillit comme le bonheur.
Gide livre une version plus proche de celle de Mauriac : Pas le bonheur, surtout pas le bonheur ! Le plaisir !
(
décadent. Il jaillit aujourd’hui des
entrailles de l’humanité la plus
humble et, hier encore, la plus
naïve et la plus pure.
Je songe au paysan qui naguère,
ci,
marchait seul derrière ses bœufs
Caubet
et Lauret
Caubet
et Lauret
sont les noms des bœufs de labour de Malagar. Voir nom de bœuf dont le front est dénudé
et pour Lauret nom de bœuf de couleur froment clair
.
vois les échines fauves. Je l’imagine
maintenant dans le vacarme de
l’atelier, dans les relents chimiques,
dans cette promiscuité, dans un de
ces cercles de l’enfer industriel
est l’œuvre de l’homme.
Cliché, dira-t-on, antithèse faci
le —
oui, pour vous qui me lisez,
mais non pour moi qui écris ces
lignes dans ma vieille maison, au
cœur d’une campagne bien aimée,
rongée par un mal
pas encore au premier regard, com
me
dans les départements voisins —
mais elle se vide pourtant, chaque
année un peu plus, de sa substance
humaine.
Par ce jour d’été beau et calme,
un appel muet monte de la plaine
splendide, une supplication vers
l’homme qui préfère la mort à la
vie, vers la créature stupide qui a
perdu le discernement du bonheur.