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Pour bien juger la guerre, il faut
en voir le reflet sur un visage.
C’est ce que permet le cinéma. La
guerre, pas plus que la mort, ne
se regarde en faceLe soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement.
chinois, ce vieillard, cette vieille
femme chargée de hardes et des
derniers ustensiles qu’elle possède
encore et qui apparaissent quel
ques
secondes à l’écran, entre un
match de patinage sur glace et une
course de garçons de café, ceux-là
dans leur regard morne et déses
péré
font tenir l’essentiel de l’hor
reur
qui nous attend.
Car ces actualités
tracent sur
tous les écrans des cinémas d’Eu
rope
le Mane, Thécel, PharèsVoici l’interprétation de ces mots :
(
festin finissant. Ces petits yeux
obliques ne nous implorent plus.
Ils nous jugent, nous, les blancs ;
ont donné l’exemple au Japon de
la force brutale
injuste, du mépris des peuples fai
bles
et sans défense ; mais ils ju
gent
aussi ceux qui ont laissé le
mal s’accomplir, ces marchands
incapables de renoncer au profit
immédiat et qui, chaque jour,
fournissent de munitions l’assail
lant,
et qui renouvellent entre ses
mains, autant de fois qu’il est né
cessaire,
l’arme du crime.
A ces foules européennes confor
tablement
enfoncées dans les fau
teuils
des grands cinémas, le vieux
Chinois n’a pas besoin de jeter la
parole que nous entendons tous au
secret de notre cœur : Demain
ce sera vous…