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L’erreur de Renoir, le metteur
en scène de la
d’être allé dans le sens de nos divi
sionsLa France n’a qu’un visage
du 25 février 1938) tout ce qu’il juge capable d’exacerber les divisions entre Français dans cette époque déchirée. Les critiques du film soulignent pourtant la volonté d’union nationale que Renoir s’efforce d’exprimer – union conforme à la politique du Front Populaire, bien sûr, ce qui devait déjà refroidir Mauriac. La Révolution française, d’ailleurs, n’est pas une de ses époques historiques préférées : au cours de vacances à Belle-Ile en 1954, il notera avec appréciation : La nouvelle de la prise de la Bastille ne semble pas être parvenue jusqu’à cette île où le 14 juillet demeure ce qu’il fut avant 1789, et ce qu’il restera jusqu’à la fin des temps : la fête de saint Bonaventure, le docteur séraphique.
(
tre
membres de la France et les
excite du fouet et de la voix. Le
choix d’un sujet si périlleux l’obli
geait
de nous montrer la grandeur
des partis qui, à la veille du
10 aoûtcorrections
qu’il apporte au film sembleraient refléter sa lecture de Jules Michelet, Le 10 août
, p. 363-401.
ce jeune peuple à demi-éveillé, de
cette nation ivre à qui le vin de la
liberté monte à la tête et qui se sait
trahie, ce sublime soleil couchant
de la Monarchie française.
Nous devons la justice à ceux qui
ont expié, qui ont payé de leur sang
les fautes de leurs pères. C’est mal
que de faire croire aux écoliers de
France, qui se pressent à ce film,
que Louis XVI ne fut que ce goin
fre,
et de passer sous silence l’ordre
aux Suisses de ne plus tirer, et cette
parole qu’on lui a tant reprochée à
droite, et qui celle d’un Roi père
de son Peuple : Je ne veux pas
.
qu’une goutte de sang français soit
versée pour ma querelle
Aussi sévèrement que la Reine
mérite d’être jugée (pour mon
compte, je me refuse à lui faire un
crime d’avoir eu en politique les
idées qu’elle ne pouvait pas ne pas
avoir), le metteur en scène ne sau
rait
ignorer à cette veille du 10 août
ce qui attend la Reine de France.
Il domine cette destinée, il sait jus
qu’où
Marie-Antoinette est allée dans
la douleur. Comment peut-on garder
la moindre pensée hostile à l’égard
de celle qui va entendre la déposi
tion
infâme que Hébert soufflera
bientôt au petit Dauphindéposition infâme
est le document scabreux tiré par Hébert du dauphin Louis-Charles accusant sa mère de l’avoir encouragé dans des pratiques sexuelles, y compris l’inceste, ce qui fournissait une pièce à conviction lors du procès de la reine.
reste-t-il à pardonner à cette mère
qui en a appelé à toutes les mères,
à celle que le Peuple obligeait de se
tenir debout devant le Tribunal révo
lutionnaire
et qui exhala cette seule
Quand le Peuple sera-t-il
Quel martyre
las de ma fatigue ?
peut-il être comparé au sien ? Je
pense aux circonstances affreuses
des derniers instants : cette chemise
qu’elle dut enlever sous les yeux
d’un garde national qu’elle sup
pliait :
Monsieur, je vous en con
jure,
au nom de l’honnêteté…
Je songeais à toutes ces choses,
l’autre soir, à l’Olympia
étais venu à ce film, dans les jours
angoissants que nous vivons, avec
l’espérance de m’associer à un acte
d’amour collectif envers la Nation
française une et indivisiblevisage
de la France dans son article du 25 février.
suis senti rejeté, par tant d’injustice
et de parti pris, d’un côté de la bar
ricade,
et j’aurais volontiers crié :
Vive la Reine !
si j’avais pu ou
blier
un seul instant que cette ravis
sante
personne aux sourcils épilés, à
la figure un peu maussade, était
Mlle Delamare
çaise.
Je revoyais en esprit les mots que
la Reine écrivit de sa main sur le
testament interrompu par le bour
reau :
J’avais des amis…
Elle
en a encore, elle en aura toujours.
La seule excuse d’un film histori
que
tel que la
point de vue de l’art ne peut être
qu’une erreur, les
Louis XVI et de Marie-Antoinette
constituant en soi une erreur comi
que
et même grotesque), sa seule
excuse eût été de nous montrer que
l’histoire de France, en dépit de
tant de divisions et de sang répan
du,
compose la trame serrée d’une
tunique sans couturela tunique était sans couture, tissée d’une pièce à partir du haut
(
réconcilier dans notre cœur et
dans notre esprit les soldats de Val
my
et la reine de France