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Sollicité d’exposer son opinion
sur les bombardements de villes
ouvertes, M. Georges Goyau, secré-
taire perpétuel de l’Académie fran-
çaise, a rédigé ce message :
que dans la première moitié du
onzième siècle le Concile de Ver-
dun-sur-Doubs, soucieux de proté-
ger les civils contre les violences
de la guerre, défendait qu’on in-
cendiât les maisons, qu’on détrui-
sît les moulins, qu’on assaillît
ceux qui transporteront les pro-
duits de leurs vendanges, et lorsque
je lis dans les journaux du ving-
tième siècle le récit du bombarde-
ment des villes ouvertes, comment
ne pas conclure que le haut moyen
âge, organisateur de la paix de
Dieu et de la trêve de Dieu, était
plus propice que ne l’est notre
époque, dite scientifique, à l’atté-
nuation des maux de la guerre ?
De son côté, M. François Mauriac,
de l’Académie française, écrit :
« guerre
l’indifférence monstrueu-
totale »
se d’une partie de l’opinion euro-
péenne est une complicité qui sera
peut-être punie de mort.
la nôtre ont disparu corps et biens,
à des époques où la science n’était
pas, comme elle l’est aujourd’hui,
au service de la destruction. La nô-
tre périra par manque d’amour.